L’Intelligence Artificielle (IA) constitue une révolution technologique sans précédent ; c’est un outil d’introspection puissant et le voyage de notre civilisation vers la compréhension de l’esprit humain et la création de ses échos dans la machine computationnelle. Il est désormais difficile d’imaginer une vie sans IA même sur la planète Mars ; cette IA qui façonne les mondes matériel et immatériel et crée des rencontres, jadis improbables, entre les mondes réel et virtuel. Les technologies de l’IA révolutionnent déjà de nombreux secteurs d’activité, transforment les entreprises et le marché du travail ; modifient les pratiques de la recherche et de l’innovation et impactent fortement nos humanités numériques.
L’UNESCO œuvre à saisir les opportunités offertes par l’IA et mène des réflexions profondes sur les enjeux et les défis pressants relatifs au développement rapide de l’IA, d’un point de vue des droits humains et de l’éthique, en abordant notamment, les problématiques liées à la transparence, la responsabilité et la vie privée, la reproduction et le renforcement potentiels des biais existants et de responsabilité juridique des systèmes d’IA. Il s’agit notamment de réflexions sur le rôle de l’IA dans l’avenir de l’éducation, des sciences, de la culture et de la communication et de l’information, et sur les défis liés aux nouvelles formes d’exclusion et d’inégalités, à la désinformation, l’impact sur les démocraties, les discours de haine, et la cyber délinquance, amplifiées par l’avènement de l’IA.
En 2018, l’UNESCO, l’OCP et l’UM6P ont initié une réflexion stratégique et ont débattu des différentes dimensions de l’IA dans le contexte africain, donnant lieu à la ‘Déclaration de Benguerir’. Dans la continuité, l’OCP et l’UM6P ont créé en 2020, le Centre International d’Intelligence Artificielle du Maroc, , centre d’excellence en IA et hub pour la transformation IA à l’échelle Africaine.
En 2019, L’UNESCO a lancé une étude préliminaire sur l’éthique de l’IA qui a donné lieu en 2021, à l’adoption de la Recommandation sur l’éthique de l’IA lors de la 41ème session de la Conférence générale de l’UNESCO à Paris, par les 193 Etats membres de l’UNESCO, suite à un vaste processus de consultation multipartite. C’est le premier instrument normatif mondial sur l’éthique de l’Intelligence Artificielle sous forme d’une recommandation établissant un cadre mondial basé sur les droits humains, inclusif et pluraliste, plaçant l’humain au cœur du développement de l’IA. Elle comprend des chapitres politiques orientés vers l’action sur la gouvernance des données, l’éducation, la culture, la communication et l’information, le travail, les soins de santé et l’économie.
Parce que le développement de l’IA impacte déjà tous les domaines de la vie humaine et que cette tendance va certainement se renforcer dans les années à venir, l’Afrique ne doit pas se tenir à l’écart des enjeux de l’IA, et notamment les problématiques liées aux droits humains, au développement et à l’éthique. Elle doit prendre toute sa place dans la réflexion en cours et défendre sa vision de l’IA centrée sur l’être humain et qui correspond à ses besoins réels, avec un encadrement éthique et juridique à la hauteur des défis à relever, y inclut ceux du développement durable. Dans le chantier de l’IA, l’un des défis que l’Afrique devrait relever est de développer la connexion entre le monde des entreprises, les universités, les centres de recherche, les écoles de formation, etc., afin de saisir les opportunités qu’offre l’IA. L’étude et l’évaluation des besoins de l’Afrique en termes d’IA, réalisées par l’UNESCO auprès de 32 Etats membres africains, s’inscrivent dans la stratégie opérationnelle de l’UNESCO pour la mise en œuvre de la Priorité globale Afrique, en particulier le programme « Mobiliser les STI et les connaissances au service du développement socioéconomique durable de l’Afrique ». A l’échelle du Maghreb, l’UNESCO a établi un état des lieux des différentes stratégies, actions et initiatives mises en place en Algérie, au Maroc et en Tunisie, et a proposé des recommandations utiles pour affronter les défis imposés par l’IA et saisir les opportunités qu’elle offre.
C’est dans ce contexte de réflexion foisonnante autour des apports potentiels de l’IA au continent africain et l’élaboration de nouveaux modèles de développement que certains Etats africains ont proposé des stratégies nationales de l’IA et d’autres stratégies plus centrées sur la transformation numérique. Cette conférence s’inscrit dans cette mouvance et abordera le sujet de « L’Intelligence Artificielle au service de nouveaux modèles de développement » et, en particulier au Maroc qui a élaboré un « Nouveau Modèle de Développement », afin de favoriser une croissance globale et inclusive, qui place le citoyen au cœur de ce modèle, pour libérer les énergies, restaurer la confiance et accélérer la marche vers le progrès et la prospérité pour toutes et tous, en accordant un intérêt particulier à la jeunesse.
Présentation des participants | |||
Ouverture | Pr. Amal El Fallah Seghrouchni | Directrice du Centre International de l’IA au Maroc | |
M. Hicham El Habti | Président de l’Université Mohammed VI Polytechnique | ||
M. Karim Hendili | Directeur par intérim du Bureau de l’UNESCO pour le Maghreb | ||
M. Abdellatif Miraoui | Ministre de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation | ||
Mme Ghita Mezzour | Ministre Déléguée Chargée de la Transition Numérique et de la Réforme de l’Administration | ||
Clôture | Pr. Amal El Fallah Seghrouchni | Directrice du Centre International de l’IA au Maroc | |
Panel technique | Mme. Gabriella Ramos | Sous Directrice Générale du secteur des Sciences humaines et sociales | |
M. Tawfik Jelassi | Sous-Directeur Général du secteur Communication et Information | ||
Dr. shamila Nair-Bedouelle | Sous Directrice Générale du secteur des Sciences Exactes et Naturelles | ||
Pr. Yoshua Bengio, | Fondateur et directeur scientifique de Mila. Récipiendaire du Prix Turing 2018 et membre de l’Ordre du Canada et de la Royal Society |